Pendant six mois, j’ai suivi régulièrement le personnel soignant de l’hôpital Rothschild à Paris. Je souhaitais rencontrer celles et ceux qui ont fait le choix de travailler de nuit, comprendre leurs motivations, connaitre leur quotidien.
Je me fonds, ici, dans le quotidien nocturne de l’hôpital. Je rencontre et discute avec les soignants, les photographie avec leur accord.
Travailler la nuit, c’est évoluer dans un monde à part, en marge de la société́. Libérés des injonctions du jour, les soignants sont seuls avec le patient.
Comment être le témoin de cette ambiance nocturne si particulière ?
D’abord le vide et le silence. Des couloirs déserts, des soignants solitaires, des patients endormis. Puis les heures où le sommeil se fait sentir : 3h, 4h, 5h du matin... Peut-on s’habituer à ne pas dormir ?
Cette question du sommeil est omniprésente : des soins silencieux pour des nuits sans douleur jusqu’au mobilier du repos improvisé installé dans les couloirs.
La nuit est ce monde immense, insondable qui force à l’humilité. La nuit, on ne comprend qu’une chose, la valeur de la vie.